Résumé
L’examen de la littérature savante montre que le succès contemporain de la notion de « conduite à risque » repose largement sur l’application du paradigme épidémiologique à l’étude des comportements humains, combinant le primat de la prévision sur la compréhension et le recours au modèle de la causalité multifactorielle centré sur l’individu. Cette application provoque une prolifération des conduites étiquetées « à risque », pose des problèmes méthodologiques, discriminatoires, et induit une difficulté à clore les controverses scientifiques. D’un point de vue sociologique, ces travaux consacrés aux conduites à risque ont l’inconvénient de faire disparaître la dimension sociale des comportements humains, d’autant que pour tenter de clore les controverses en cours, ils tendent à privilégier des approches qui subordonnent ces conduites à un déterminisme pharmacologique et génétique.
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