"En mai 2002 à San Francisco, lors d’un colloque consacré à la "neuroéthique", Barbara Koening, présidente du comité d’éthique de l’Université de Stanford, annonçait que "les neurobiologistes vont bientôt avoir la charge d’évaluer les risques de survenue de troubles cognitifs, les potentialités de réussite scolaire et professionnelle, la prédilection pour la violence et la consommation de drogue "(1, 2). En quelques années, l’idée a fait son chemin, y compris en Europe. L’imagerie cérébrale, les analyses neurochimiques et génétiques sont présentées comme les méthodes de choix pour analyser les troubles des comportements humains. Pour un large public, la démarche est séduisante puisqu’elle se réclame de la science. Tout comme au XIXe siècle, la phrénologie remportait de vifs succès en prétendant démontrer scientifiquement que les bosses du crâne reflétaient les aptitudes intellectuelles et morales. Aujourd’hui, les techniques d’exploration du cerveau ont fait des progrès considérables. Mais se profile toujours en arrière plan l’idée d’un déterminisme biologique des capacités mentales localisées dans des régions précises du cerveau. Ainsi, les troubles de l’humeur et du comportement seraient le reflet de dysfonctionnements spécifiques de circuits neuronaux susceptibles d’être corrigés par des traitements pharmacologiques, et ce dès le plus jeune âge. (...)"
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